Le littoral, que ce soit dans la baie de Bourgneuf ou sur les plages sableuses, présente des enjeux forts de conservation.

• Les limicoles et anatidés dans la baie de Bourgneuf

A marée basse, de nombreux oiseaux d’eau s’alimentent d’herbiers ou d’invertébrés dans les vasières de la baie de Bourgneuf.

A marée haute, ces oiseaux se regroupent sur ce que l’on appelle les « reposoirs de marée haute » : il s’agit de toutes les zones de la baie ou de l’ouest de Noirmoutier qui ne sont pas recouverts par la marée, mais aussi de zones humides à l’arrière des digues. Sur le littoral de l’île de Noirmoutier comme sur celui du continent, les oiseaux se regroupent chaque jour à marée haute, avec des groupes atteignant parfois plus de 10 000 oiseaux. 

C’est en hiver que les plus gros effectifs d’oiseaux se regroupent. En Janvier, ce sont en moyenne 62 800 oiseaux d’eau qui se regroupent dont 48 700 dans la baie de Bourgneuf. La baie de Bourgneuf représente un site national majeur pour ces espèces, elle est notamment le 1^er site d’hivernage de la Barge rousse en France, le 2^ème site d’hivernage du Pluvier argenté et le 3^ème site d’hivernage pour le Bécasseau maubèche.

Pourcentage des effectifs des 9 espèces ciblées par l’Observatoire de la Biodiversité par rapport à l’ensemble des oiseaux d’eau dénombrés en Janvier (SMBB, 2021)

Depuis plus de 20 ans, un comptage des reposoirs de marée haute est réalisé tous les mois par différentes structures partenaires. Les données issues de ces comptages ont été analysées par la LPO Vendée et l’Office Français de la Biodiversité.

• Les laisses de mer et le Gravelot à collier interrompu

Le Syndicat Mixte de la Baie de Bourgneuf, en lien avec la LPO Vendée, porte un suivi du Gravelot à collier interrompu chaque printemps afin de connaître la répartition des couples sur les plages.

Alors que le suivi réalisé par le SMBB consistait à compter le nombre de couples et nids observés lors d’un unique passage, les Gravelots à collier interrompu sont suivis depuis 2024 lors de 4 passages entre avril et juillet afin de mieux comprendre leur utilisation des plages en période de reproduction. 

La LPO Vendée, en lien avec les communes littorales, peut être amenée à installer des enclos de protection des nids dans des secteurs hautement fréquentés et dont les risques de piétinement des nids sont élevés.

Ci-dessus, un Gravelot à collier interrompu mâle

Les Gravelots à collier interrompu s’installent dans la majorité des cas sur les plages nettoyées manuellement et sur lesquelles les algues sont laissées. Ils y trouvent un habitat favorable pour se reproduire, l’habitat de végétations annuelles des laisses de mer, ainsi qu’un garde manger de qualité : les insectes retrouvées dans les laisses de mer.

En 2024, entre 12 et 52 couples de Gravelot à collier interrompu ont niché sur les plages du site Natura 2000. Des nids ou des jeunes poussins ont été observés pour 12 couples quand des comportements caractéristiques de nidification ont été observés pour 40 autres couples, sans observation de nids ou de jeunes.  

Concernant le nettoyage manuel des plages, s’il est bénéfique pour les Gravelots à collier interrompu, c’est parce qu’il est surtout bénéfique au développement des habitats de végétation des laisses de mer. Ces végétations se développent en haut de plage, grâce à la présente des algues qui se décomposent et enrichissent le sable. Ces végétations permettent le stockage de sable en haut de plage et le développement de la dune embryonnaire et la dune de blanche. Elles sont à la base du bon maintien des dunes.

Ces habitats sont en meilleur état et plus présents sur les plages nettoyées manuellement que sur les plages nettoyées par engin mécanique. Ci-dessous, l’habitat de laisse de mer à la Grande Côte, La Barre-de-Monts.